Adèle Blais. Que serions-nous?
11 mai au 3 septembre 2023

Commissaire : Frédérique Renaud

Adèle Blais, Clementine Churchill, 2021.

La peintre et collagiste Adèle Blais souhaite mettre en lumière l’histoire des femmes, grandes oubliées de nos récits collectifs. Elle met son esthétique pop et colorée au service de la mémoire de celles qui l’ont précédée. L’exposition présentée au Musée des beaux-arts de Sherbrooke à l’été 2023 reconstitue le casse-tête des fondatrices des Cantons-de-l’Est et du Québec. Ses tableaux tirent le portrait de femmes politiques, d’artistes, de médecins et de pionnières de tous les domaines, ayant œuvré dans leur communauté, et fait une différence à petite ou grande échelle. Notre histoire locale nous est racontée à travers les fragments des collages éclatés d’Adèle Blais, dans lesquels on retrouve nos racines et même parfois, des airs de famille.

 
 

À propos de l’artiste

Adèle Blais
Crédit photo : Sofia Villeneuve

Créative dès la petite enfance et artiste autodidacte, Adèle Blais a fait sa marque dans le paysage artistique québécois très rapidement en début de carrière, au milieu des années 2000.

Sa signature artistique reconnaissable et son univers esthétique très intuitif, décrit par un critique newyorkais comme du « neo pop happy », sont grandement influencés par son enfance, où la différence est encouragée et cultivée, où les conventions n’existent pas, où les genres, les habits et les activités ne ressemblent en rien à ce qui se passe dans les autres familles. Elle grandit à Sherbrooke dans les Cantons-de-l’Est, entourée de personnalités excentriques et artistiques, dans un univers qui lui offre un grand terrain de jeu et lui permet d’explorer en toute liberté. Aujourd’hui membre active de la communauté artistique, elle n’hésite pas à s’impliquer dans sa région, par exemple lors de l’animation d’ateliers artistiques en milieu scolaire et universitaire.

Ses œuvres ont voyagé au Canada et à l’international en galerie, en musée, hors des murs à la télévision, au cinéma, dans des projections d’art public, sur des murales, lors de festivals et dans le cadre de commandes publiques et privées.

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À la découverte de Clementine Churchill (1885-1977)
Sans sa femme, Churchill ne serait peut-être jamais devenu Premier ministre, et de son propre aveu, la Seconde Guerre mondiale aurait été impossible à gagner sans elle.

Clementine était le pilier émotionnel de Winston Churchill et sa confidente la plus fiable; non seulement elle a été impliquée dans certaines des décisions les plus cruciales de la guerre, mais elle a exercé une grande influence sur son mari et le gouvernement.

Le début de la vie de Clementine a été marqué par la mort de sa sœur aînée, la séparation de ses parents et une mère dont la poursuite d’une vie amoureuse frénétique la voyait parfois oublier de mettre de la nourriture sur la table de ses enfants. Clementine a dû déménager plusieurs fois pour éviter les créanciers. Bien que petite-fille d’un comte, l’annonce de ses fiançailles avec Winston a été accueillie par un mur de dédain snob de la part de la haute société.

Leur mariage a parfois été mouvementé et W. Churchill n’a jamais cessé d’être impulsif, égoïste ou exigeant. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les personnes les plus proches du couple ont vu qu’elle était sa conseillère la plus influente et que la façon dont elle gérait et supportait ce géant d’homme était un type de génie en soi.

Elle est devenue le visage humain du gouvernement Churchill, mais a également beaucoup contribué à rétablir les relations avec Staline, Roosevelt et de Gaulle lorsqu’elles sont devenues tendues.

Churchill, reconnaissant, a déclaré qu’épouser cette femme intelligente, formidable mais complexe avait été sa plus brillante réalisation. Après la guerre, il a reconnu qu’elle avait rendu sa vie et tout travail qu’il avait fait possible. Pourtant, la plupart des historiens ont ignoré la contribution de Clementine à la victoire de la Grande-Bretagne sur les nazis et elle est minimisée dans de nombreuses biographies de Churchill. Même que, tristement, ce n’est pas lui qui aura contribué à la mettre en avant : le grand homme ne lui consacra « qu’une seule mention dans tous ses Mémoires de la Seconde Guerre ».